49.3 ou la mise en péril de notre démocratie

Nous y voilà ! l’ultime coup a été porté à notre démocratie malade ce jeudi, lorsque qu’Elisabeth Borne a dégainé sont 11e 49.3, pour passer en force la réforme des retraites voulue par Macron et par lui seul !

L’aveu d’échec est énorme, Borne l’a expliqué elle-même sur le plateau de TF1 le soir même : « le compte n’y était pas » donc… 49.3, passage en force ! Le gouvernement assume clairement : l’Assemblée Nationale aurait vraisemblablement rejeté le texte, alors ils choisissent de ne pas tenter l’échec par la voie démocratique. Macron, Borne et les quelques (bien seuls) défenseurs de cette réforme espéraient une micro-légitimité parlementaire alors que ce sont 7 français sur 10 et 9 actifs sur 10 qui n’en veulent pas… Mais même cette pseudo-légitimité, ils ne l’avaient pas.

Bien seuls, ils le sont de plus en plus. Un nouveau chiffre désormais : 82 % des françaises et des français déplorent le recours au 49.3. Partout le choc est là et vient nourrir la colère. Quelques heures après le discours de Borne, des manifestations spontanées ont eu lieu partout en France donnant lieu à une répression encore une fois aveugle et brutale avec de nombreuses arrestations et placements en Garde à Vue de personnes qui n’ont fait que manifester. Gardes à vue, réquisitions des travailleuses et travailleurs (les éboueurs de Paris), et mobilisation des forces de l’ordre pour protéger les permanences des députés Renaissance, sont les seules réponses d’un pouvoir aux abois, en pleine déconfiture. Ils sont seuls et se recroquevillent sur eux-mêmes en attendant probablement que tout cela ne se tasse, mais la colère est immense, trop… un cap est franchi.

En effet nous sommes maintenant à un point de bascule. Tout peut arriver, et plus que jamais le retrait et donc la victoire est à notre portée !

Parce que ce 49.3, c’est leur échec, à nous d’en faire notre victoire ! Celle des travailleuses et des travailleurs qui sont en lutte depuis plus de deux mois ! Qui ont fait d’énormes démonstrations de force au cours des 8 journées de mobilisations, avec des millions de personnes dans les rues des grandes, moyennes et petites villes partout en France. Des milliers d’actions, de blocages, de grèves dans tous les secteurs. Une pression progressive qui a fait son effet, notamment sur les députés républicains et même sur celles et ceux du camp présidentiel, bien mal à l’aise au retour dans leur circonscription pour défendre cette réforme. Comment défendre en effet ce projet dont le caractère injuste et mensonger a ainsi éclaté au grand jour : mensonge sur le déficit, mensonge sur les 1200 euros de retraite minimale, mensonge sur l’amélioration des pensions des femmes, mensonge sur les carrières longues… Sur le fond, ce projet de réforme a explosé façon puzzle, plus rien ne tient.

Quant à la forme, il ne reste finalement de ce projet que le pire : le scandale démocratique, la preuve que la Ve République est à bout de souffle, que nos institutions dysfonctionnent magistralement.

A l’heure où j’écris ce texte, nous sommes à la veille du vote sur la motion de censure à l’Assemblée Nationale. Une motion de censure transpartisane portée par le groupe parlementaire LIOT. Si cette motion venait à être votée – grâce, en plus de celles des oppositions, aux voix des républicains voire à celles des députés du camp présidentiel opposés à la réforme des retraites et/ou au passage en force – alors il en serait fini de ce projet de réforme mortifère et de ce gouvernement. S’en suivrait vraisemblablement un retour aux urnes. Notre combat alors sera celui de faire gagner la NUPES, le plus massivement possible, sur tout le territoire pour enfin amorcer la bifurcation : sociale et écologique !

Mais quelque soit l’issue de ce vote, c’est le mouvement social qui détermine la suite ! La grève, les blocages, les manifestations spontanées, partout ! Nous parlementaires de la NUPES, de la France Insoumise, seront partout en soutien de toutes les expressions de ce combat légitime ! Dénonçant partout la répression infâme.

En tant que parlementaires, nous userons bien sûr de tous les outils que nous laissent la Ve république : après la motion de censure, il y aura le recours au Conseil Constitutionnel et le Referendum d’Initiative Partagée. Que ce soit par la voie parlementaire ou par la lutte dans la rue, ce projet de réforme est mort-né, ses jours sont comptés. Alors haut les cœurs, avanti popolo, hasta la victoria ! Soyons partout dans la lutte, donnons aux caisses de grève, affichons notre soutien, luttons ensemble, jusqu’au retrait !

On se donne toutes et tous rendez-vous le jeudi 23 Mars à Metz, à 14h, à la Place de la Gare !

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