Dans le cadre de mon activité parlementaire, j’ai tenu à interroger le Ministre des Transports, Patrice Vergriete, concernant le projet de l’A31 Bis. Cependant le Ministre des Transports n’était pas présent. C’est donc Sabrina Agresti-Roubache, Secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté et de la ville qui a tenté de répondre à ma question, alors qu’elle ne maîtrisait visiblement pas le dossier.
A l’heure de l’urgence écologique, l’obstination de l’État envers ce projet autoroutier est un non-sens. D’autant plus que ce nouveau tronçon ne permettra pas de désengorger l’A31. D’ailleurs ce projet brille par le nouveau racket qu’il organise, puisque les usagers devront s’acquitter de la somme de 4€ pour un trajet complet entre Metz et Thionville, soit 8€ l’aller-retour, donc 160€ par mois pour les travailleurs frontaliers : un beau cadeau aux futurs concessionnaires alors que les usagers ont déjà payé l’autoroute existante. Peu importe, le gouvernement veut son autoroute et le projet est maintenu malgré les oppositions qui se soulèvent de toute part.
Lors de la concertation publique qui s’est tenue entre novembre 2022 et février 2023, aucun scénario sans autoroute n’a été sérieusement pris en compte. Pourtant, ils existent. Le Ministère des Transports ne peut nier avoir reçu les propositions très détaillées des usagers du TER Metz-Luxembourg et du collectif Alternatives 31, en particulier celle du doublement de la capacité du TER entre Thionville et Bettembourg, en quelque sorte… l’A31bis, version train !
Ces propositions, je les ai moi-même envoyées puis remises en mains propre à l’ancien Ministre des Transports, Clément Beaune, lors de son passage à Metz. Aucune réponse ne m’est jamais parvenue du Ministère.
Je les ai également remises au Préfet de la Moselle dans le cadre du Comité consultatif du codéveloppement France-Luxembourg pour les faire expertiser, un dossier de plusieurs pages pour lequel la DREAL s’est contenté de trois lignes lapidaires pour seule réponse, sans donner aucun chiffre pour les n’approfondir ni commenter leur faisabilité.
J’ai donc demandé à la Ministre Sabrina Agresti-Roubache si le Ministère des Transports compte chiffrer et expertiser les scénarios alternatifs à l’A31bis construits par les collectifs d’usagers. Malheureusement, la Ministre a répondu à côté de mes questions, lisant une simple fiche, signe du mépris gouvernemental envers le travail des collectifs d’usagers.
Pourtant, les usagers sont ceux qui connaissent le mieux le sujet, ils sont les premiers concernés, ce sont eux qui doivent être entendus en amont d’un tel projet. Je suis pour le doublement de la ligne ferroviaire, pour la massification du covoiturage, pour l’incitation au télétravail. Le gouvernement ne soutient aucune de ces mesures.
Il est à se demander si le gouvernement est capable de s’intéresser à des solutions qui n’engraisseraient pas les sociétés autoroutières ?