PPL LIOT: La macronie toujours plus brutale contre la démocratie

Mercredi, en commission des affaires sociales, la Macronie a franchi une étape de plus dans la brutalité contre notre démocratie.

Après le 47.1, le 49.3, la menace de l’article 40 de notre constitution, c’est l’article 41 du règlement de l’Assemblée Nationale qui a été utilisé hier par la présidente de la commission, de manière totalement abusive. Son objectif était d’empêcher le travail d’amendement de l’opposition sur la proposition de loi du groupe LIOT visant à l’abrogation du report de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans. Après avoir supprimé l’article 1 de la PPL LIOT abrogeant l’augmentation de l’âge légal de la retraite, les macronistes ont tout simplement refusé que la commission débatte d’amendements permettant de le réintégrer . C’est donc une PPL amputée de sa disposition principale qui sera débattu le 8 juin prochain.

C’est un épisode de plus, dans l’acharnement méthodique à refuser aux représentants de la nation le droit de voter sur une réforme des retraites massivement rejetée par la population. Ayant réussi l’exploit de mettre des millions de personnes dans les rues à plus d’une dizaine de reprises et à créer un front syndical uni et déterminé sur une si longue période, le gouvernement et sa minorité parlementaire continue à se mettre l’ensemble du pays à dos.

Pour la toute récente députée que je suis et avec une certaine ironie, je dirais que le seul mérite de cette séquence (qui n’est pas terminée) est de permettre une formation accélérée aux différents travers de notre constitution et de notre règlement interne de l’assemblée nationale. La nécessité d’une constituante pour le passage à une 6e République ne m’est jamais apparue aussi urgente, tant notre démocratie est malmenée, étouffée.

Ces manœuvres, ces basses manœuvres, auxquelles on pourrait rajouter la pression extrêmement malhonnête exercée sur le Président de la Commission des Finances Eric Coquerel (pour l’obliger à déclarer l’article premier de la PPL LIOT irrecevable), ou encore les échanges de dernière minute en commission de députés LR (les fameux switch) pour s’assurer la présence d’alliés à la réforme,  ces basses manœuvres donc, n’ont qu’un seul but : passer en force et écraser toute opposition à ce projet.

C’est la méthode Macron ! Seul lui veut de cette réforme, la moindre opposition doit être écrasée : les mobilisations interdites ou sévèrement réprimées ; les citoyennes et citoyens arrêtés abusivement, nassés parfois mutilés (et donc effrayés) ; les associations ou collectifs menacés de dissolution, sortis de l’arc républicain à la moindre critique du pouvoir (les soulèvements de la terre, la LDH et mêm UFC Que Choisir); et les représentants de la nation, piétinés. L’apaisement sauce Macron…

Mais la bataille n’est pas perdue. D’abord, parce que nous avons encore quelques tours dans notre sac, quelques coups à tenter, car bien évidemment nous devons tout tenter dans la bataille parlementaire. Et puis surtout, parce qu’on n’impose pas une réforme si légitimement détestée (car rappelons-le, il s’agit de voler les deux plus belles années de retraite aux gens) contre la volonté de tout un peuple, sans qu’il se défende. Si nous pouvons craindre la résignation, dans un premier temps, nous pouvons aussi affirmer que le peuple est au bout du compte toujours souverain, et qu’il sanctionnera tôt ou tard ce pouvoir qui l’écrase et le méprise.

Alors, que devons-nous faire désormais ?

Poursuivre la bataille bien sûr !

En étant massivement dans la rue le 6 juin. Pour cela il faut lutter contre la résignation partout, dans les boîtes, les usines, les facs, auprès de nos proches.

Et pour nous parlementaires, en menant le combat le 8 juin, jour de la niche parlementaire LIOT, même si la Présidente de l’Assemblée nationale annonce déjà vouloir interdire le retour de l’article abrogeant l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite et donc nous faire voter sur une PPL vidée de sa substance. Le combat parlementaire est loin d’être terminé, d’autres lois iniques et brutales sont dans les tuyaux…

Et puis, à plus long terme, nous devons redonner espoir. Nous devons réparer la fracture de plus en plus béante dans le pays. Nous devons écouter, entendre les souffrances des françaises et des français et n’avoir qu’un projet, celui du progrès social. Vivre de son travail, profiter de la vie avec ses proches, s’engager dans la vie associative, la vie de son village ou de son quartier, jardiner, bouquiner, s’apaiser. Bref l’apaisement, c’est le progrès social ! Et cela doit être notre boussole ! Voilà ce que nous devons opposer à la résignation et au repli sur soi, l’autre réaction possible aux coups portés par le pouvoir autoritaire en place. L’apaisement, c’est finalement notre projet, avec la NUPES, car il est porteur de justice sociale.


Retour en haut