Visite hier, jeudi 8 septembre, du Centre Hospitalier spécialisé de Jury.
Programme de la journée (9h30-16h30) :
- échange avec la direction ;
- visite de différents services dont la MAS (Maison d’Accueil Spécialisée) et l’US3A (Unité de Soins pour Adolescents et Adultes Autistes) ;
- permanence pour les personnels soignant·es et non-soignant·es ;
- échange avec les syndicats et les représentant·es des usager·es.
Le CH de Jury est un établissement vétuste dont l’ensemble des personnels et les familles souhaitent la reconstruction rapide pour un accueil digne des patient-es. Il souffre aussi d’un manque croissant de personnel dans nombre de services. Pour stopper la fuite des soignant-es et non-soignant-es, l’augmentation des salaires est bien sûr centrale, mais tous-tes le disent : il faut améliorer les conditions de travail (transports, logements, crèche pro…) et surtout redonner du sens à leur travail en re-créant du lien dans les équipes. La reconnaissance du travail accompli en ces murs est essentielle. La formation des soignant-es en psychiatrie sur le site même de Jury est aussi un point crucial pour la qualité de formation et encourager l’investissement des soignant-es.
Comme beaucoup d’autres hôpitaux et établissements de santé, le CH de Jury tient grâce au dévouement des équipes encore en place… jusqu’à quand ?
Quelques bribes de discussions :
- Les services ferment les uns derrière les autres, on est mutés du jour au lendemain, on a un sentiment d’insécurité.
- Moins de moyens occasionne aussi des crises chez les patients, on leur dit « non » ou « attendez » toute la journée parce qu’on a plus le temps de s’occuper d’eux et le soir on fait face à leurs crises, certains passages à l’acte ou agressivité.
- On fait au mieux en étant le moins incohérent possible.
- La crise COVID est venu mettre en lumière un système qui déconne à plein tubes.
Avec mes collègues député-es de la NUPES et dans le cadre de notre opération #AlloSégur, je mènerai bataille cet automne en vue du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour que la psychiatrie ne soit plus le parent pauvre de l’hôpital lui-même exsangue, mais puisse au contraire mener à bien sa mission de Service Public.
Merci à la direction et au personnel pour son bel accueil, mais surtout : un grand bravo à tous·tes pour la détermination qu’ils montrent en continuant à assurer leur mission dans des conditions si difficiles. Elles et ils forcent l’admiration et nous obligent au combat.